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19 Mai Grossesse après une PMA : et si la joie se faisait attendre…
Par Déborah Schouhmann-Antonio
Psychothérapeute à Paris, Spécialiste de l’infertilité et de la maternité.
@deborah_schouhmann_antonio
A près les montagnes russes émotionnelles qu’impose un parcours de PMA, la grossesse tant espérée n’apporte pas toujours l’insouciance attendue. Entre joie, appréhension et angoisse, ce nouvel état s’accompagne d’un équilibre fragile à construire. Une période singulière, qui mérite d’être comprise, entendue et accompagnée.
Une grossesse après un parcours de PMA est souvent marquée par une multitude d’émotions complexes et intenses. Les femmes ayant traversé ce parcours ressentent souvent un tiraillement entre la joie d’être enfin enceintes et le poids des épreuves qu’elles ont dû surmonter pour en arriver là.
Les premiers mois : quand la grossesse après PMA rime avec anxiété
L’annonce de la grossesse après une PMA n’est pas toujours synonyme de joie immédiate. Le protocole médical, avec ses multiples prises de sang et échographies dans le prolongement du parcours de PMA, peut vite transformer ces premières semaines en une succession de check-points anxiogènes plutôt qu’en un long fleuve tranquille. Aussi, les femmes doivent souvent prendre de la progestérone pendant les trois premiers mois, ce qui peut engendrer des symptômes qui ressemblent à s’y méprendre à ceux des règles. Résultat : difficile de se fier aux signaux envoyés par son propre corps.
Les montagnes russes émotionnelles du parcours PMA qui laissent des traces
Psychologiquement lors d’un parcours de PMA, les femmes peuvent ressentir une perte de maîtrise, un sentiment d’injustice, de culpabilité, ou encore une baisse de l’estime de soi. Un jour on y croit, le lendemain tout s’écroule. Elles arrivent donc, au moment de l’annonce de la grossesse, encore chargées de ces émotions et de ces craintes. Cela ne s’envole pas en quelques minutes… et c’est normal !
Et puis, une autre peur s’invite souvent : celle de la fausse couche. Évidemment cette angoisse existe pour toutes les femmes, PMA ou non. Mais après des années de traitements, d’espoirs déçus, de rendez-vous médicaux, cette grossesse tant désirée devient encore plus précieuse… et donc encore plus source d’inquiétude. La moindre alerte peut sembler être une menace. La peur est bien présente et elle constitue un poids supplémentaire dans cette grossesse débutante.
Se projeter après la PMA
La grossesse après une PMA est aussi marquée par une relation singulière avec le futur bébé. Les femmes savent précisément à quel moment l’enfant a été conçu et ressentent souvent un attachement profond, parfois même avant que le test soit officiellement positif. Mais après des mois, parfois des années, de lutte, il n’est pas toujours facile de se projeter tout de suite dans la parentalité. L’échographie du premier trimestre agit comme un vrai déclic. C’est là que les angoisses commencent enfin à se relâcher et que la grossesse peut vraiment commencer à être investie.
En somme, la grossesse après un parcours de PMA, ce n’est pas une carte postale rose bonbon. C’est une expérience unique et complexe, mêlant joie, anxiété, et ce besoin essentiel de se réapproprier son corps et son histoire. Et si la joie tarde un peu à venir, ce n’est pas grave et ce n’est pas non plus une fatalité. Le plus important : ne pas minimiser ce que vous ressentez. Et si vous en ressentez le besoin, faites-vous accompagner pour traverser cette période plus sereinement. Parce qu’après tout ce que vous avez traversé, vous méritez de vivre cette grossesse à votre tempo, sans injonctions et sans pression.
