Paillettes Magazine faux positif | prise de sang | PDS

C’est oui ou bien c’est non ?
Tout savoir sur les tests de grossesse !

Paillettes Magazine faux positif | prise de sang | PDS

 

Sophia Rakrouki

Sage-femme spécialisée en AMP – Hôpital Jean Verdier
@mafertiliteam

Vous avez survécu à deux (longues) semaines de doutes, d’espoir, de désespoir qui s’enchainent et se répètent ! Et vous voilà enfin arrivés à l’étape cruciale : la fameuse prise de sang pour confirmer (ou non) la grossesse après une tentative.

On le sait, cette attente peut être éprouvante, et les questions fusent. Quand faire cette prise de sang ? Comment interpréter les résultats ? Quels sont les pièges à éviter ? Dans cet article, Sophia Rakrouki, sage-femme spécialisée en AMP à l’Hôpital Jean Verdier, à Paris, répond à toutes vos interrogations, des plus courantes aux plus spécifiques. Prêts à lever le voile sur les mystères de la prise de sang post-tentative d’AMP ? C’est parti !

En attendant le test...

Pourquoi une prise de sang est-elle nécessaire pour confirmer la grossesse après une tentative de PMA ?

S.R. En pratique, le dosage des bêta-HCG consiste en une prise de sang. Si l’examen n’est pas très agréable, il est très rapide. La prise de sang va permettre de mesurer la quantité de l’hormone HCG présente dans le corps pour pouvoir confirmer ou non une grossesse.

Qu’est-ce que la bêta HCG ?

S.R. La Bêta-HCG, ou hormone Chorionique Gonadotrope, est une hormone sécrétée par la femme enceinte dès le début de la grossesse. Elle est produite par des cellules appelées cellules trophoblastiques (le futur placenta du bébé).

Son rôle est principalement de maintenir le corps jaune, lui-même responsable de la sécrétion de progestérone et d’œstrogène lors du premier trimestre de la grossesse, pour éviter le retour des règles et soutenir le développement du fœtus.

Quelle est la différence entre une prise de sang et un test de grossesse urinaire ?

S.R. La HCG est détectable dans l’urine et le sang pendant toute la durée de la grossesse.

Le dosage de l’HCG dans le sang permet de mesurer plus précisément la quantité de cette hormone, il est donc plus fiable (moins de risque de faux positif ou de faux négatif) qu’un test urinaire. Mais surtout, le dosage sanguin permet ensuite de suivre l’évolution de la grossesse et de s’assurer que la grossesse est bien évolutive. Le taux plasmatique de l’HCG double toutes les 48 heures en début de grossesse ce qui permet de suivre son bon déroulement. C’est pour cette raison que les centres d’AMP demandent une prise de sang.

Quand doit-on faire la prise de sang pour le test de grossesse après une tentative d’AMP ?

S.R. Vous devrez réaliser cette prise de sang 14 jours après la date de la ponction (ou la date de l’ovulation).

Attention à celles qui n’arrivent pas à attendre les 14 jours, si vous avez déclenché l’ovulation avec une injection d’0vitre||e, le traitement peut fausser le résultat des tests de grossesse (tests urinaires ou sanguins), car il reste dans le sang les 10 jours qui suivent son utilisation.

La prise de sang pour le test de grossesse est-elle différente après une FIV par rapport à une IAC ?

S.R. Non, rien de différent.

Combien de prises de sang sont nécessaires pour confirmer l’évolution d’une grossesse ?

S.R. La plupart des centres d’AMP vont prescrire 2 à 3 dosages pour s’assurer que le taux d’HCG double bien toutes les 48 heures. Ensuite, l’évolution du taux est moins linéaire, il n’est donc plus nécessaire de continuer à contrôler.

Y a-t-il des précautions particulières à prendre avant de faire la prise de sang ? Faut-il être à jeun pour faire la prise de sang pour le test de grossesse ?

S.R. Aucune précaution particulière et non, il n’est pas nécessaire d’être à jeun. Vous pouvez aussi la réaliser à n’importe quel moment de la journée !

Quels facteurs peuvent influencer le résultat de la prise de sang pour le test de grossesse ? Les résultats peuvent-ils être influencés par des traitements hormonaux ou de PMA en cours ?

S.R. L’0vitre||e est le seul traitement qui peut influencer les résultats, car il est composé de choriogonadotrophine alpha, équivalent à la bêta-HCG (d’où la recommandation de ne pas faire de test dans les 10 jours suivant l’injection – temps pendant lequel le produit reste actif).

En revanche, la progestérone ou les autres traitements ne peuvent pas avoir d’impact sur le résultat.

Est-il possible de réaliser un test urinaire avant le test de grossesse ?

S.R. Même si je peux comprendre que l’attente soit longue, faire un test urinaire avant la prise de sang sera faussement rassurant… peu importe l’issue, sans parler des risques de faux négatif ou faux positif à tester trop tôt (attendez au mieux 10 jours post-ovulation) ! En plus, les tests urinaires ne sont pas équivalents en termes de sensibilité. Certains peuvent détecter 40 à 50 UI d’hormones par litre, d’autres 100 UI/L et les tests précoces détectent un seuil de 25 UI/L. La prise de sang sera plus précise.

Que faire en cas de saignements avant la prise de sang ?

S.R. Vous pouvez contacter votre centre d’AMP pour les prévenir et pour qu’ils adaptent votre prise en charge (examen clinique, ajout de progestérone, etc.). Si le saignement est très abondant, présentez-vous aux urgences.

Sinon, il faudra attendre de réaliser la prise de sang 14 jours après l’ovulation, pour s’assurer du résultat. Il est possible qu’il s’agisse d’un échec, mais dans 30% des grossesses, il arrive qu’il y ait des saignements sur le premier trimestre (que l’on appelle métrorragie).

Combien de temps après la prise de sang les résultats sont-ils disponibles en général ?

S.R. En général, les résultats sont disponibles en moins de 24h. Dépendamment de l’organisation logistique du laboratoire, l’analyse prend 1 à 3h

Le résultat peut-il varier en fonction du laboratoire où la prise de sang est réalisée ?

S.R. Les laboratoires utilisent plusieurs techniques pour quantifier l’hormone HCG dans la prise de sang. C’est pour cette raison qu’il est donc préférable de réaliser les prises de sang dans le même laboratoire.

La prise de sang permet-elle de dater une grossesse précisément ?

S.R. Non, le dosage de bêta-HCG ne permet pas de dater le début de la grossesse. Il y a des taux très différents d’une femme à l’autre, et même d’une grossesse à l’autre. Une échographie sera donc nécessaire pour dater le début de la grossesse.

Est-il possible de continuer à contrôler le taux plus de 3 fois pour être rassuré(e) ?

S.R. Contrôler au-delà de 3 fois lorsque que le taux d’HCG évolue correctement n’a pas d’intérêt médical. Au contraire, cela peut générer du stress. Il est impossible de prédire une fausse couche, d’autant plus que l’HCG est produite par les cellules trophoblastiques et non l’embryon lui-même. La grande majorité des grossesses arrêtées ont une origine génétique. Rien de ce que vous pourrez faire ou ne pas faire ne pourra jouer. Déculpabilisez ! Il est normal d’avoir besoin d’être rassurée, d’autant plus dans des parcours d’AMP hyper médicalisés ! Essayez comme vous le pourrez de « lâcher prise ».

Est-il possible d’avoir un faux positif ou un faux négatif avec une prise de sang ?

S.R. C’est extrêmement rare, du moment que vous réalisez la prise de sang 14 jours après l’ovulation. Concernant les « faux négatifs », il s’agit simplement d’un signe que la prise de sang a été réalisée trop tôt, quand le seuil d’hormones n’était pas encore détectable. Pour ce qui est des « faux positifs » et si le taux chute, stagne ou se négativise lors d’un second contrôle, c’est plutôt le signe d’une grossesse arrêtée ou d’une grossesse extra-utérine.

Combien coûte une prise de sang pour le test de grossesse et est-elle remboursée ?

S.R. Dans le cadre de votre prise en charge en AMP, votre gynécologue doit vous avoir remis une ordonnance. Dans ce cas, l’analyse est prise en charge à 100 % par la Caisse d’assurance maladie. À noter que l’ordonnance n’est pas obligatoire. Dans ce cas, la prise de sang vous coûtera environ 18 euros.

Après les résultats...

Comment interpréter les résultats de la prise de sang pour le test de grossesse ? Y a-t-il des « valeurs-paliers » ?

S.R. Généralement on considère que les bêta HCG sont positifs lorsque le résultat révèle des valeurs supérieures à 5 UI/l. On vérifiera ensuite que le taux initial double toutes les 48h. Par contre, il n’existe pas de valeurs-paliers ou de seuils. Un taux bas pour mener à une grossesse à terme et un taux élevé peut conduire à une grossesse arrêtée.

Est-ce que ça existe un « bon taux » ? 

S.R. Non, il n’existe pas de « bon taux », ou, en tout cas, un taux supérieur à 100 ui n’est pas une garantie, même si on a le droit évidemment de se réjouir, car c’est un bon début ! On va monitorer avec attention l’évolution des taux en dessous de 80 UI et dans tous les cas, un taux positif lève beaucoup d’interrogations sur la prise en charge en AMP. En effet, l’étape la plus délicate est l’implantation embryonnaire.

Quelle est la prochaine étape après un résultat positif/négatif de la prise de sang ?

S.R. Dans tous les cas, reprenez contact avec le centre d’AMP pour les informer du résultat. Si c’est positif et que le taux double bien 48h plus tard, une échographie pourra être proposée entre 6 à 8 semaines d’aménorrhée. À partir de 7/8 SA, on peut voir l’activité cardiaque et on évite les risques dans le cas d’une grossesse extra-utérine. Si c’est négatif, vous pourrez faire un bilan avec votre médecin et planifier la suite de la prise en charge en AMP.

Est-ce qu’un taux élevé est synonyme de grossesse gémellaire ?

S.R. La aussi, pas de règle ! Il faudra suivre l’évolution du taux et confirmer avec une échographie. Au-dessus de 300UI, et en fonction du nombre d’embryons implantés, on suspecte une grossesse gémellaire.

Que faire si le taux ne double pas 48 h plus tard ?

S.R. On va regarder s’il ne double pas, mais s’il évolue tout de même. Ensuite, si le taux d’Bêta-HCG ne double pas toutes les 48 h ou qu’il diminue, cela peut indiquer que l’embryon n’est pas correctement implanté dans l’utérus (grossesse extra-utérine), ou qu’il y a un risque de fausse couche. Dans tous les cas, prévenez votre centre.

Sachez en revanche qu’on ne peut rien voir à l’échographie avant 5 semaines d’aménorrhée.

Un dernier mot pour essayer d’attendre patiemment les résultats ?

S.R. Je sais que l’attente est longue, mais je vous encourage à être dans le « moins » (moins de tests) pour mieux vivre la suite de l’aventure. Et faites-vous accompagner si c’est trop dur, par vos proches, par des professionnels ! Je vous rappelle aussi qu’il est impossible, pour personne, pas même vos médecins, de prédire ou d’influencer un négatif, un positif ou une grossesse arrêtée. Déculpabilisez !

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