Fêtes de fin d’année & PMA : Guide de survie pour briller même sans bébé !
Si vous êtes en parcours d’AMP, ou simplement en projet bébé, vous savez que jongler entre les festivités pétillantes de fin d’année, la pression sociale, les traitements et votre propre bien-être émotionnel peut parfois être proche d’un numéro d’équilibriste. Pas de panique, nous vous avons concocté le cocktail parfait de conseils de psychologues et d’astuces vitaminées pour vous aider à survivre aux questions indiscrètes, aux maladresses, aux conseils non sollicités et aux annonces de grossesse qui surgissent comme des confettis pendant les fêtes de famille.
Est-ce normal d’appréhender ces longs repas en famille ? Qu’est-ce que vous pouvez faire pour vous sentir moins seuls ? Pourquoi donc tout le monde a-t-il un avis sur votre projet bébé ?
Angélique, Laurène, Alexandra, Delphine, Léa partageront aussi leurs petits trucs et astuces pour esquiver les questions indiscrètes sur le projet bébé avec style et second degré ! Prêts à faire de cette saison festive une véritable célébration de soi ? Suivez le guide et gardez votre sourire !
Alors, c’est pour quand ?
Votre grande tante par alliance, belle-maman, vos amis, la cousine que vous ne voyez qu’à Noël, votre beau-frère un peu lourd, et parfois même votre propre cerveau vous renvoie sans cesse à la pression de concevoir un enfant. La société vous dit d’ailleurs que la conception d’un petit être est la clé du bonheur (féminin surtout), comme si cela était inscrit dans vos gènes. Pendant les fêtes de fin d’année, la pression sociale est d’autant plus accrue : les cartes de vœux, les films, les publicités mettent en scène des « familles parfaites » avec des « enfants parfaits », et les discussions sur les projets familiaux peuvent être des déclencheurs émotionnels.
Les fêtes de fin d’année sont aussi souvent une période pendant laquelle vous réfléchissez à l’année écoulée et planifiez l’avenir. Lorsqu’on est en parcours d’AMP, cela peut entraîner des émotions complexes liées aux espoirs et aux déceptions vécus au cours de l’année. De plus, comme l’explique Léa Karpel, psychologue clinicienne spécialisée en AMP à l’hôpital Foch à Paris,« l’AMP (ou le projet bébé) rend aussi plus vulnérable et fragile, elle engage tellement l’individu dans son identité, sa sexualité, son idéalisation, son couple et ses projets ». Dans ce contexte, on comprend aisément qu’il est difficile d’échapper à une certaine appréhension en lien avec cette période de l’année. Rien de plus normal !
Vous n’êtes pas seul !
Les paroles des proches ou de la famille (qui est aussi dans l’attente de cet enfant) peuvent parfois être dures. Il en va de même des conseils, qui, même si cela part d’un bon sentiment, constituent en réalité une vraie maladresse, constate Sylvie Moriette, psychologue clinicienne spécialisée en AMP au CHIC de Créteil. « Ces conseils – comme celui du lâcher-prise par exemple – appuient sur le sentiment d’être seul, même lorsqu’on est en couple ou bien entouré ; et surtout, génère le sentiment d’être incompris dans ce que l’on ressent. »
Les événements familiaux pendant les fêtes peuvent mettre en lumière la présence d’enfants et renforcer votre sentiment d’exclusion pour vous qui luttez avec l’infertilité.
Face à ces constats, rappelez-vous que vous n’êtes pas seul. L’infertilité concerne en France quelque 3,3 millions de femmes et d’hommes. Un couple sur quatre en désir d’enfant devra consulter.
Merci, mais non merci !
Concernant ces mêmes conseils (souvent non sollicités) de la part de vos proches, Léa Karpel, rappelle que nous vivons aujourd’hui dans une société qui n’est pas fataliste. Un problème doit forcément amener à une solution. Vos proches sont angoissés par votre désir d’enfant non comblé, ou vos difficultés à avoir un bébé. Ils cherchent donc ce qu’ils auraient fait s’ils n’avaient pas pu avoir d’enfant eux-mêmes. Pour la psychologue, « souvent, il n’y a pas d’intention à minimiser votre souffrance, mais vos proches ne veulent pas se sentir impuissants à vous accompagner. C’est donc difficile pour eux de ne pas chercher et proposer de solution. » Rester neutre et bienveillant, écouter simplement est rare et difficile.
Par ailleurs, la peine que vous vivez en parcours d’AMP est invisible pour la société, contrairement à une incapacité physique que tout le monde peut voir. Beaucoup ne comprennent pas de quoi il s’agit et personne n’imagine l’ampleur de votre envie d’avoir un enfant, ni même le cheminement que vous traversez. Vos proches ne se rendent probablement pas compte que l’AMP bouleverse toutes les sphères de la vie, surtout si vous n’en parlez pas. Léa Karpel reconnait qu’il n’est pas évident de trouver sa place, mais elle conseille d’essayer de verbaliser pour que l’autre comprenne.
Faites-vous entendre !
On ne choisit pas d’être triste, en colère, anxieux, jaloux, fatigué. Autorisez-vous à accueillir vos émotions. Écoutez-vous pour savoir ce que vous pouvez accepter ou non, et quelle est votre limite, en fonction des moments de vie. C’est aussi sain de se dire que c’est trop.
Ensuite, contrairement au conseil de votre cousine Lucie qui vous invite à lâcher prise (comme s’il existait une technique ou un bouton magique pour ne plus penser à ce qui fait mal), recentrez-vous sur vous-même. Plutôt que de fuir la réalité dans un pseudo lâcher-prise, posez-vous la questions « De quoi ai-je besoin pour apaiser mes émotions ? », conseille Sylvie Moriette. Aller marcher et prendre l’air, jouer à la pâte à modeler avec votre neveu de 3 ans, danser, écrire, lire, colorier … etc. Cherchez les ressources qui vous plaisent !
Vous trouverez aussi du soutien dans les groupes de parole, ou auprès de ceux que Vincent Trybou, psychologue clinicien, appellent les pair-aidants. Qui de mieux que quelqu’un qui connait, comme vous, le parcours d’AMP pour accompagner vos sentiments ? Les groupes de parole sont un espace-temps d’écoute bienveillante. De nombreuses associations de patients organisent d’ailleurs des évènements d’échanges en présentiel ou en visio ou des ateliers en lien avec la période des fêtes. BAMP ! par exemple organise un groupe de parole en visio le 21 décembre à 20h30.
Attention, si vous ruminez du matin au soir, que vous êtes constamment triste, que vous avez des idées noires ou que vous vous sentez incapable de vous lever le matin de Noël pour ouvrir les cadeaux en famille, Vincent Trybou alerte : « allez consulter un médecin ou un psychologue ». Le psychologue est là pour écouter et accueillir la parole de la douleur sur l’incapacité de devenir parent.
La boite à punchlines en mode « Kit de survie »
Vous ne savez pas quoi répondre aux questions indiscrètes de tata Françoise sur le projet bébé ? Aux blagues du cousin Jérôme sur comment on fait les bébés ? Aux conseils non sollicités de belle-maman pour tomber enceinte en un clin d’œil ? Ou comment réagir à l’annonce en grande pompe de grossesse de votre belle-sœur ? Angélique, Laurène, Alexandra, Delphine, Léa vous donnent des pistes pour faire diversion avec humour ou au contraire répondre avec tact et style, sans perdre la face à toutes les questions que l’on vous pose !
…Dans la catégorie des questions indiscrètes
Du coup, vous en êtes où du projet bébé ?
Tu n’as pas encore d'enfants ? C’est par rapport au climat ? Vous, les jeunes, vous voulez profiter, mais attention à l'horloge biologique !
Quand vous voulez pour me faire un petit enfant/neveu/cousin… !
Est-ce qu'au moins vous faites l’amour régulièrement ?
…Dans la catégorie des conseils non sollicités et légendes urbaines
Est-ce que tu fais vraiment tout ce qu'il faut pour avoir un bébé ?
Tu devrais partir en vacances, et ça marchera !
Je connais quelqu'un qui a eu un bébé après avoir abandonné la PMA. C’est peut-être ça qui marchera pour toi aussi !
C'est peut-être parce que tu travailles trop/ pas assez/ ou que tu es trop stressé(e) ? Essaie de lâcher prise !
Pourquoi ne pas adopter ? Peut-être qu’il est temps qui tu laisses tomber, non ?
…Dans la catégorie des maladresses et des annonces de grossesses