28 Mar Infertilité masculine, quelles sont les principales causes ?
Les principales causes d’infertilité masculine : Aujourd’hui, un couple sur six en âge de procréer consulte pour un problème d’infertilité.
Dans un tiers des cas, l’infertilité masculine en est à l’origine. La fertilité masculine peut être affectée par de multiples facteurs : l’âge, les maladies génétiques, certaines pathologies générales ou leurs traitements, l’exposition à certains produits toxiques, des traumatismes, …
On vous propose un zoom sur quelques troubles de la fertilité fréquemment rencontrés dans les cas d’infertilité masculine. La liste n’est évidemment pas exhaustive…
Les « insuffisances spermatiques »
Il existe un examen rapide, non invasif, dont la réputation le précède, appelé « spermogramme ». Il permet d’étudier la consistance du sperme en procédant à la numération des spermatozoïdes et en observant leur mobilité, leur durée de vie et leur morphologie. Il est obligatoire dans un bilan d’infertilité pour un couple hétérosexuel. Selon les résultats, on peut mettre en évidence :
- Une azoospermie : c’est une absence complète de spermatozoïdes dans l’éjaculat ;
- Une oligospermie : c’est à dire un nombre de spermatozoïdes inférieur à 30 millions/ml ;
- Une asthénospermie : lorsque la mobilité des spermatozoïdes est insuffisante ;
- Une tératospermie : si le nombre de spermatozoïdes anormaux est trop important
Lorsque ces trois dernières causes se cumulent, on parle d’oligoasthénotératospermie (heureusement, il existe un acronyme : « OATS »).
Dans 25 % des cas, les insuffisances spermatiques restent inexpliquées.
NB : Le processus de conception du sperme dure 74 jours. C’est pour cette raison que les médecins peuvent proposer un second spermogramme au bout de deux à trois mois pour vérifier si les paramètres ont changé (le spermatozoïde est la plus petite cellule du corps de l’homme et elle est très sensible à l’environnement extérieur : forte fièvre, alcool, tabac, stupéfiants, etc.).
Les causes « mécaniques » ou malformations
Les varicocèles. Il s’agit d’une dilatation anormale des veines testiculaires (une varice) au niveau du cordon spermatique, c’est à dire le cordon fibreux situé dans les bourses au-dessus de chaque testicule. Ces veines dilatées sont présentes chez 16% des hommes, mais sont plus fréquentes chez les hommes infertiles de l’ordre de 40%. Compromettant le développement des spermatozoïdes en empêchant le bon écoulement de sang, les varicocèles sont facilement détectables à l’examen physique. C’est la cause la plus courante de l’infertilité masculine.
L’éjaculation rétrograde. Elle se produit lorsque les muscles de la paroi de la vessie ne fonctionnent pas correctement. Dans ce cas, l’éjaculation, au lieu d’aller à l’extérieur, remonte vers l’arrière dans la vessie. Les signes de l’éjaculation rétrograde peuvent être une urine trouble après l’éjaculation.
L’anomalie de migration testiculaire. Il peut également arriver que les testicules ne descendent pas dans les bourses et restent à l’intérieur du corps. Comme il y fait trop chaud (37 °C), la production des spermatozoïdes ne peut avoir lieu puisque la température propice à la production se situe autour de 33°C.
Les lésions des voies génitales. Certains hommes sont nés avec une obstruction des tubes ou des canaux éjaculateurs qui transportent les spermatozoïdes. Il y a alors une anomalie du transport des spermatozoïdes pour la formation du sperme au moment de l’éjaculation. Elle peut être d’origine génétique, acquise à la suite d’une intervention chirurgicale ou suite à une infection.
Un trouble hormonal
Le fonctionnement des testicules est lui aussi guidé par des hormones. Ces hormones sont d’ailleurs en partie similaire à celles des femmes ; la LH et de FSH (qui sont sécrétées par l’hypophyse petite glande du cerveau). S’il y a un trouble dans la production de ces hormones, il y aura un trouble du fonctionnement des testicules, et donc dans la quantité et/ou qualité du sperme.
Parmi les troubles hormonaux, une insuffisance de testostérone, caractérisée entre autres par une faible pilosité ou une accumulation de graisse au niveau des cuisses, peut également diminuer la fertilité.
Les maladies génétiques
Certaines maladies génétiques et troubles héréditaires comme la mucoviscidose, la maladie polykystique des reins peuvent altérer la fertilité masculine. Le syndrome de Klinefelter est un exemple de trouble chromosomique qui se caractérise chez l’homme par un chromosome sexuel X supplémentaire. L’individu présente alors deux chromosomes X et un chromosome Y, soit 47 chromosomes au lieu de 46. L’individu est alors de caractère masculin, mais infertile.
Des causes infectieuses
Les infections urinaires peuvent affecter la fertilité comme la prostatite (inflammation de la prostate), l’orchite (inflammation des testicules) et l’urétrite (inflammation de l’urètre). Même après un traitement antibiotique, les infections des testicules peuvent laisser du tissu cicatriciel qui bloque l’épididyme (un organe qui conserve et transporte les spermatozoïdes jusqu’à la fin de leur maturation). Une infection, comme les oreillons, peut aussi endommager les canaux où passe le sperme.
Le mode de vie
• Le tabagisme et l’abus d’alcool peuvent également affecter la qualité des spermatozoïdes (Se faire aider : tabac info service)
• L’obésité peut créer un déséquilibre hormonal et nuire à la fertilité,
• L’utilisation de stéroïdes anabolisants ou certains médicaments peuvent réduire la production de spermatozoïdes,
• Les drogues comme la cocaïne ou la marijuana peuvent réduire temporairement le nombre et la qualité des spermatozoïdes et les composés chimiques de certaines drogues peuvent nuire à la qualité des spermatozoïdes et inhiber leur capacité à pénétrer l’ovule,
• La chaleur. Et non, ce n’est pas une légende urbaine… pour produire les spermatozoïdes, on le disait plus haut, la température idéale se situe à 33°. C’est d’ailleurs pour cette raison que les testicules « pendent » ! Donc exit les bains trop chauds et les pantalons trop serrés juste avec de donner son sperme !
Les maladies sexuellement transmissibles
Les infections répétées de Trachomatis de chlamydia ou la gonorrhée, des maladies sexuellement transmissibles, sont plus souvent associées à l’infertilité masculine. Ces infections peuvent provoquer des cicatrices et bloquer le passage des spermatozoïdes. Les papillomavirus humains qui provoquent des verrues génitales peuvent aussi altérer la fonction des spermatozoïdes.
À qui s’adresser ?
Vous pouvez consulter après une période de 12 mois de rapports sexuels réguliers sans grossesse. Dans les faits, tout dépend de votre âge et de vos antécédents. Pour un jeune couple sans risque connu, la « règle des 12 mois » peut s’appliquer. Pour un couple plus âgé, ou ayant un passé gynécologique laissant supposer de possibles problèmes de fertilité, mieux vaut ne pas trop tarder pour consulter.
Physiologiquement, on assiste à un déclin de la fertilité de la femme à 35 ans, et de l’homme à 45 ans.
L’interlocuteur privilégié reste votre médecin traitant qui peut également vous orienter vers un confrère gynécologue, andrologue, endocrinologue, urologue, généticien, psychologue ou un professionnel diplômé en sexologie.
Seul un professionnel de santé est apte à vous fournir un avis médical, quelle que soit votre condition et après vous avoir examiné.