Paillettes Magazine Elsa Dasc | enceinte | Grossesse

Elsa Dasc :
La plus grande nouvelle de ma vie !

Paillettes Magazine Elsa Dasc | enceinte | Grossesse

Crédit photo: © Elsa Dasc @elsadasc

Jusqu’à ce que je rencontre Arthur, je n’avais pas forcément de désir de maternité. Avoir un enfant, c’est se projeter avec une personne, la bonne personne. 

Au bout de 3 ans de relation, on a voulu avoir un enfant. Ma sœur, mes copines, autour de moi mes proches commençaient à avoir des enfants. On approchait de la trentaine, et on avait moins envie de faire la fête. On voulait une famille, de l’amour et de l’eau fraîche !

Notre rêve : une famille, de l’amour et de l’eau fraiche !

On a donc d’abord essayé pendant un an et demi de manière naturelle. Je faisais des tests tous les mois, j’assume ! Je me projetais tellement à l’idée d’annoncer la plus grande nouvelle de ma vie. J’y croyais chaque mois, je me disais que les planètes s’alignaient… et non. Je ne peux pas dire que je pleurais à chaque fois, mais la déception était là.

 

Heureusement, les amis d’Arthur n’avaient pas encore d’enfant. Il n’était donc pas aussi pressé que moi et ça m’aidait à voir le positif. Je voyais aussi ma sœur avec son enfant, et je me rendais compte du travail que ça représente. Donc, pour patienter, je me raccrochais au fait que j’avais encore du temps pour profiter de la vie, et de la vie à deux.

Quand s’invite un problème de fertilité…

Lorsqu’on a compris que ça ne marchait pas, on a consulté pour faire un check up. 

Les médecins ont détecté que j’avais un problème inflammatoire très sévère des trompes qui nécessitait une intervention. Le jour de l’intervention, j’étais très stressée et je ne savais si j’allais me réveiller de l’intervention avec une trompe en moins. Lors de l’intervention, le chirurgien a également découvert une endométriose superficielle. Il a enlevé autant d’adhérences que possible. L’intervention a duré presque 4 heures et ce fut un succès, même si on m’a prévenu que l’endométriose pourrait revenir. 

 

Lorsque je suis rentrée chez moi, j’ai ressenti de grosses douleurs. J’ai d’abord pensé que c’était normal après l’intervention, mais ça a rapidement empiré. Mon mari s’est alerté et m’a conduite à l’hôpital. Je faisais une hémorragie interne. J’ai dû être réopérée. Le risque zéro n’existe pas !

On nous avait dit qu’après l’intervention, une grossesse naturelle était possible. On y croyait vraiment, après tout, on n’avait pas fait tout ça pour rien. Mais au bout de 6 mois, toujours pas de grossesse. C’était une grosse déception, même si on se préparait petit à petit à la FIV. Arthur m’a vraiment aidé à dédramatiser. Nous sommes donc repartis voir les médecins, pour faire une fécondation in vitro — FIV. 

La FIV et tout son package !

J’étais très à l’aise avec les équipes médicales du Centre de fertilité où j’ai été prise en charge.

En revanche, je n’étais pas préparée à la quantité d’information qu’on reçoit d’un coup ! On apprend beaucoup sur son corps. Il y a beaucoup d’ordonnances, de rendez-vous aussi, des prises de médicaments, des injections. C’est beaucoup de charge mentale à laquelle s’ajoutent des trajets réguliers pour se rendre au centre. Heureusement, avec Arthur on a la chance d’être « notre propre patron » donc on a pu aménager nos horaires et se rendre disponibles. Mais j’imagine que, pour ceux qui ont une hiérarchie, c’est un stress supplémentaire.

La PMA, c’est vraiment tout un package ! C’est tout ce qui a autour qui est lourd.

On a suivi le protocole et on a fait confiance aux médecins. On a su gérer !

Rebondissements et bout du chemin ?

On a donc commencé les stimulations pour faire grossir un maximum d’ovocytes pour les ponctionner ensuite en vue de la FIV. Et là encore, un rebondissement : j’ai eu une hyperstimulation lors des injections. Physiquement, j’ai vu mon corps changer, mon ventre a gonflé, je rencontrais des difficultés pour respirer, je ne mangeais plus. À ce moment, je me suis rendu compte que c’était important de ne pas croire qu’on est faible et d’oser parler à son médecin quand ça ne va pas. J’ai été prise en charge pour traiter cette hyperstimulation, mais mon transfert d’embryon a dû être annulé pour éviter les risques sur ma santé.

 

En PMA, tu penses toujours être arrivé au bout du chemin, mais non ! C’est la partie la plus dure. Il faut s’accrocher. En gros, si on te dit « ça va durer un an » en fait ce sera deux ou trois ! Attention aux désillusions !

Un transfert express et toutes les chances de mon côté

Deux mois plus tard, j’ai finalement pu revenir en France pour faire mon transfert d’embryon. J’étais hyper stressée et j’avais beaucoup de pression.

J’avais fait tout un travail de relaxation. Je me suis aidée de la spiritualité, du reiki. Je n’étais pas convaincue que ça marcherait, mais ça ne pouvait me faire que du bien. J’ai vraiment essayé de m’aérer l’esprit et de mettre toutes les chances de mon côté.

Le jour du transfert, j’ai été très surprise. Des mois de protocole, toute une organisation pour un geste qui prend en tout et pour tout 15 minutes. Tout ça pour 15 minutes, et l’embryon est déposé dans mon utérus ! Je m’attendais à autre chose !

Le suspense jusqu’au bout… et le résultat tombe !

Les jours qui ont suivi, je ne voulais pas faire d’excès, pas de sport. Même s’il n’y a pas de recommandation particulière, je voulais me reposer.

J’étais assez sereine, je positivais au maximum… je me disais qu’il fallait que ce soit positif, que ça devait marcher. Et moi qui adore faire des tests de grossesse, j’ai réussi à tenir (on m’avait prévenu qu’un test fait trop tôt pourrait générer de faux résultats).

Je n’avais aucun symptôme particulier. Je ne pouvais pas savoir en amont. Le suspense a duré jusqu’au jour de la prise de sang.

 

Le résultat est tombé : un taux positif ! J’étais tellement contente ! J’ai même fait un test urinaire de grossesse, histoire de voir pour la première fois ce « plus » tant attendu s’afficher !

J’avais dit à Arthur qu’il fallait faire un test au bout de 11 jours, alors qu’en réalité c’était 10. Si le test était positif, je voulais lui organiser une surprise, pour remettre un peu de magie. J’ai donc pu lui faire une annonce surprise avec le test positif ! Je lui ai écrit une lettre d’amour pour le remercier de s’être battu avec moi pour créer notre famille et d’être toujours aussi soudés dans la joie comme dans la peine. Puis j’ai glissé le test urinaire positif… Nous avons peut-être pris le chemin le plus long, mais nous y sommes arrivés !

Du sens, et de l’amour.

Évidemment, les angoisses ne sont jamais finies, même si cette grossesse se passe très bien. A chaque écho, j’ai envie d’entendre le cœur, mais nous sommes si reconnaissants en la vie (et en la médecine aussi) !


Tout ce qu’on a traversé m’a aussi prouvé qu’Arthur était le bon. C’est une belle preuve d’amour d’avoir quelqu’un qui t’accompagne aux rendez-vous, qui te soutient à toute heure.
Tous les obstacles qu’on traverse ont du sens parfois. Quand je me repose sur le parcours, je suis contente que cette grossesse soit arrivée plus tard. Plus tôt, nous n’aurions pas eu le même cadre de vie à offrir. Je me sens aussi plus adulte après ce parcours, plus responsable. On a eu le temps de s’organiser. Aujourd’hui on est plus prêts que jamais ! Surtout, continuez à vivre et ça viendra quand ça viendra !

Briser le tabou de l’infertilité

J’ai décidé de parler rapidement et naturellement de mon parcours à mes proches et ensuite sur les réseaux sociaux. Au début, j’avais vraiment l’impression d’être la seule. Puis, à force d’en parler, j’ai appris petit à petit qu’une amie était née d’une FIV, que d’autres avaient connu ce parcours. C’est important de se sentir moins seul. En parler ne peut que faire du bien.

 

J’espère que mon histoire pourra dédramatiser le sujet, et aider d’autres personnes ! Et surtout, ne vous comparez pas ! Nous avons tous des parcours différents, des corps différents !

Nous sommes de nombreuses femmes et hommes à avoir des problèmes de fertilité (attention à ne pas confondre avec la stérilité qui est l’incapacité totale d’avoir des enfants).

Pour devenir parents, nous avons juste besoin d’une aide médicale, comme dans tout autre problème médical ! Rien de plus !