Aussi loin que je me souvienne, le désir de maternité a toujours été présent chez moi, encore plus depuis mes 30 ans. J’imaginais ma jolie petite famille en mode « petite maison de la prairie » : maman, papa, les enfants, le chien, la maison et le break évidemment ! Sauf que, parfois, la vie en décide autrement.

D’échecs amoureux, en échecs amoureux, je décide d’entreprendre une thérapie en 2021, pour mieux comprendre ce qui cloche chez moi. J’ai trouvé avec l’aide de ma psy ce qui clochait chez moi. Puis après quelques rendez-vous avec des hommes, je m’aperçois rapidement que je cherche un géniteur, un papa, avant de rechercher un compagnon. L’idée d’avoir un enfant seule qui trottait dans ma tête depuis quelque temps revient sur le devant de la scène. Mais j’ai peur.

À l’été 2021, la loi de la bioéthique autorise les femmes seules à faire de la PMA. Je fête mes 40 ans et quelques semaines plus tard après de nombreuses discussions et réflexions, je décide de me lancer. Le 18 octobre 2021, j’appelle le CECOS. Le 9 novembre, coup de chance, il y a une annulation, j’ai un rendez-vous. Voilà, c’est parti je me lance dans mon plus beau projet ! 

J’ai rapidement reçu un immense soutien, une vague d’amour de la part de mes proches.

Le 3 mai 2022, après quelques rendez-vous, mon dossier est validé en commission. En juin, je commence les stimulations, pleine d’espoir. Malheureusement, cette première IAD sera négative. Je refais un essai fin août. Idem, IAD négative ; tout comme la troisième réalisée fin septembre.

En octobre 2022, ma gynécologue refuse de faire des examens complémentaires pour être sûre que tout va bien, et je repars avec les ordonnances pour mes 3 dernières IAD. J’ai le coeur lourd. À ce moment, je suis persuadée que les IAD ne fonctionneront pas. Je me dis qu’il faut que je les enchaine pour accéder au plus vite à la FIV. Je me pique, je fais les contrôles, comme un robot. Je n’attends rien de cet essai, en dehors d’un test négatif.

Seconde semaine d’attente, je suis fatiguée, je pleure… beaucoup ! Surement la progestérone et des soucis personnels familiaux qui me perturbent. Arrive le jour du test, le 9 décembre. Je ne suis même pas pressée lorsque les résultats du laboratoire arrivent un peu avant 12h… Stupéfaction, mon taux est à 38 ! C’est bas, mais il est positif. Pour une fois je pleure, mais ce sont des larmes de joie ! Les taux continueront de monter, je suis enceinte !

Finalement, mon parcours aura été plutôt rapide ! Je me sens chanceuse. Chanceuse surtout de l’amour que j’ai reçu et que je reçois encore de mes proches dans cette merveilleuse aventure qui a fait de moi une maman le 4 août 2023.

Et malgré ma décision d’avoir un enfant seule, je n’ai pas fait une croix sur l’amour. J’ai juste séparé maternité et vie amoureuse… la vie est parfois pleine de surprises !

Qu’est-ce que tu retiens de ton parcours d’AMP maintenant qu’il est terminé ?

J’ai fait mon parcours entourée de professionnels bienveillants au CECOS de Bordeaux (presque toujours…) et ces personnes font leurs maximum pour faire de nous des parents. Il faut être entourée au maximum et surtout d’une amie qui sert énormément : Madame PATIENCE. 

Mon parcours était dur psychologiquement et physiquement, même s’il était relativement court et simple, mais je n’ai absolument aucun regret. Tout en valait largement la chandelle. Tout est loin d’être parfait en France, mais nous avons maintenant la chance, nous les femmes seules et les couples de femmes, d’avoir accès à la PMA et c’est une magnifique avancée !

As-tu un beau souvenir de PMA que tu aimerais partager ?

Il y en a plusieurs ! 

Je me souviens du jour où mes amies, lors d’un brunch, m’ont demandé maintenant que j’avais eu 40 ans ce que je comptais faire. C’est ce jour où je leur ai appris que j’avais rendez-vous le 9/11 au CECOS pour mon premier entretien. Je n’étais pas prête pour cette vague d’amour que j’ai reçu et que j’ai d’ailleurs également reçu lors de l’annonce à ma famille et au reste de mes amies. 

Je me souviens aussi de l’essai où j’ai fait l’insémination entourée de ma Maman et ma belle-sœur ; un très bon moment. 

La PMA a également permis une rencontre virtuelle (qui va bientôt passer en mode réel) avec Delphine, un coup de foudre amical. Elle m’a soutenue depuis le début.