Avec mon mari, on a commencé les essais bébé en 2017. Je voulais deux enfants avant 30 ans. Et puis il y a eu la vie… On a essayé un an naturellement, sans que rien ne se passe. En 2018, je vais voir mon gynécologue qui me prescrit un bilan. Résultat : IOP — insuffisance ovarienne précoce.

A 30 ans, mon corps en avait 40. Je n’aurais jamais d’enfant sans passer par une FIV. Et encore, rien n’était garanti. De tous les problèmes celui-ci est irréversible, tous les médecins le disent. Le temps est compté. Je n’ai pas réfléchi 107 ans, on est parti voir le spécialiste. 

L’annonce de l’infertilité chemine dans nos têtes. Pourquoi moi, pourquoi nous ?

Ouf, tout est encore possible grâce à la médecine. Mais j’ai peur, cet abandon de nous à la science.

On a commencé les protocoles début 2019, très confiants. Sur notre première FIV on décide de transférer deux embryons. Le résultat tombe violemment, comme une claque. Négatif. Cette période est une épreuve pour moi. Je me sens faible, inutile, incapable.

La peur m’accompagnait partout où j’allais, avec pour meilleures amies l’injustice et l’incompréhension. Mais je n’avais pas le temps de faire de pause. En mai, on rattaque une autre FIV, épuisés. Je trouve ça très dur, ces montagnes russes. Retenir son souffle à chaque résultat. Douter. Souvent. Pleurer. Toujours. Mais en même temps l’espoir. Infini. Puissant. Celui qui te fait oublier ce que la nature t’a pris, te fait pardonner à la vie qu’elle n’est pas censée naître dans un labo… et à nouveau, un négatif. La déception, le désenchantement. L’envie de tout foutre en l’air. Le carrousel s’arrête. Pour repartir un peu plus tard. Tourner en rond. Inlassablement.

En septembre, on repart sur une FIV. Ce sera FIV gagnante ! Un bébé m’a choisie pour maman et en juin 2020, mon cœur de maman a battu pour la première fois. Ma première bouffée d’oxygène. Mon homme comme je ne l’ai jamais vu. C’est un combat dont je suis sortie victorieuse. Une belle revanche de la vie, un sacré pouvoir de la science. 

Mais l’étiquette d’infertile me colle à la peau. Même après l’accouchement je pensais à la ménopause ! Je voulais deux enfants. Alors en février 2022, on reprend l’aventure. J’étais très angoissée par ce temps qui passe. 

Et rapidement, deux échecs. Pas de follicule, pas de ponction. On me parle de devoir arrêter les FIV. Bah oui, de toute façon j’ai plus envie, plus envie de rien. Je n’aurai qu’un enfant, je le sais. Et en fait c’est déjà beaucoup.

Pendant quatre mois j’ai vécu normalement, sans regret ni rancune envers qui ou quoi que ce soit. J’ai trouvé du réconfort dans une nouvelle routine, jusqu’à octobre, où j’ai senti l’envie de recommencer. J’ai demandé à reprendre le protocole que j’avais suivi la première fois. Je me suis écoutée, j’ai eu raison. Je vais jusqu’à la ponction. Un transfert, et c’est gagné… positif ! 

Mon histoire est bien plus belle qu’un conte de fées. Elle est la vie. Qui triomphe. Toujours.

La PMA c’est aussi des instants uniques que tu n’aurais jamais vécus autrement. 

Qu’est-ce que tu retiens de ton parcours d’AMP maintenant qu’il est terminé ?

Je ne sais pas si c’est parce qu’il s’est achevé il y a peu, mais j’ai l’impression que le parcours d’AMP fait encore partie de mon quotidien. J’y pense encore énormément. La PMA nous altère vraiment et je pense qu’elle n’appartiendra jamais complètement au passé. Mais surtout ce parcours nous façonne et cimente le couple (pour mon cas, du moins). C’est un parcours de vie où l’on apprend énormément de choses, qui nous fait vivre des moments intenses en émotions. La PMA nous demande de la force et de courage, en grande quantité, c’est indéniable. Mais c’est une belle leçon de vie.

As-tu un beau souvenir de PMA que tu aimerais partager ?

J’ai deux souvenirs qui reviennent spontanément. Lors du transfert de ma fille aînée, la phrase du gynécologue et mon sentiment indescriptible que cette fois ça allait marcher, que ce voyage durerait 9 mois. 

Lors du transfert de ma deuxième : l’écran qui affiche la photo de l’embryon. Un moment unique, qui n’arrive jamais hors PMA.