Paillettes Magazine bébé | parcours | PMA

Léa, 30 ans : « PMA, trois grosses lettres terrifiantes, mais extraordinaires ».

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En cette période de fête de fin d’année, distillons un peu de paillettes en repartageant les récits d’AMP de Lucie, Nathalie et Léa… Mieux qu’un téléfilm de Noël (re) découvrez leurs histoires de maternité pleine d’espoir.

Et en bonus, nous leur avons aussi demandé maintenant que leurs parcours d’AMP sont terminés ce qu’elles retiennent de cette aventure, et quel est leur plus beau souvenir de PMA !

Depuis toute petite, vouloir un bébé était mon rêve. Je rêvais de ce jour où je me réveillerai avec la nausée et où je me dirai « peut-être que je suis enceinte ? », alors je ferai un test pipi, et ô surprise ! Quand j’ai compris que j’étais lesbienne, le plus dur finalement était de faire le deuil de concevoir un enfant de manière naturelle. J’avais peur du milieu médical. Donc la PMA pour moi, c’était juste 3 grosses lettres terrifiantes. Puis, j’ai eu des soucis gynéco. J’ai de l’endométriose et de l’adénomyose, donc les médecins m’avaient toujours dit que ce serait compliqué pour moi d’avoir un enfant.

 

J’ai laissé le temps passer, puis avec ma femme, Capucine, on avait vu qu’il existait des banques de sperme qui livraient à domicile des paillettes depuis le Danemark. On avait même choisi un donneur. C’était une alternative séduisante à la PMA, mais rapidement on s’est dit que le résultat n’était pas garanti et que c’était comme jeter de l’argent par la fenêtre. Je me suis donc faite petit à petit à l’idée de la PMA.

 

On savait exactement ce qu’on voulait, mais c’était compliqué d’avoir des informations, encore plus pour un couple de femmes. Nous voulions depuis toujours opter pour un donneur sur lequel nous aurions des informations et dont l’identité pourrait être révélée aux 18 ans de notre enfant. Mon papa a été adopté dans des circonstances troubles et je ne connais pas toutes mes origines. Ça m’a beaucoup posé question depuis petite. Je ne me voyais pas faire le choix d’un donneur anonyme.

Ça excluait donc l’Espagne et la Belgique. À l’époque la PMA n’était pas possible en France pour les couples de femmes, je ne voulais pas de trop gros centre ou de lourdes stimulations. Notre seule option semblait être le Danemark.

 

Nous vivions au Portugal depuis un peu plus d’un an. Au hasard d’une recherche, on a vu que c’était aussi possible ici, au Portugal, avec nos critères et dans des conditions de prise en charge parfaites.

Incroyable ! On s’est donc lancées ! J’étais persuadée que ça prendrait du temps, comme les médecins me l’avaient expliqué. Donc pour moi, il fallait s’y mettre tôt.

 

On a fait tous les examens. On a choisi notre donneur, ce qui n’était pas simple. Sur quels critères se baser quand on choisit un donneur comme un achat sur Amazon ? Et finalement la clinique nous appelle pour nous dire qu’il y avait un souci, que les stocks étaient mal mis à jour et que le donneur choisi n’était plus disponible. Ça a été un coup dur pour moi. On pouvait soit attendre qu’il refasse un don, soit changer. J’ai suivi l’avis de Capucine et on a changé de donneur. D’ailleurs pour notre plan B, le second donneur qu’on avait choisi était celui qu’on avait vu au tout début de nos recherches sur la banque de sperme danoise. On a vu là un signe que c’était lui !

 

On a donc fait une première insémination et je suis tombée enceinte. Du premier coup ! J’avais inscrit dans mon cerveau que je n’y arriverai pas rapidement. J’étais sidérée, je n’y croyais pas. Les 3 premiers mois d’ailleurs, j’avais l’impression qu’on allait me reprendre ce miracle !

 

Je repense à la PMA, ces 3 grosses lettres terrifiantes… et aujourd’hui je trouve ça extraordinaire. La PMA n’est jamais une bonne nouvelle au début. La montagne semble infranchissable, mais quand on se renseigne, on comprend, on voit plus facilement le sommet. Le savoir, c’est le pouvoir. Chaque parcours est différent, mais on peut faire de très belles choses avec la PMA. 

 

Paillettes Magazine bébé | parcours | PMAQu’est-ce que tu retiens de ton parcours d’AMP maintenant qu’il est terminé ?

Un parcours PMA ce n’est pas que du négatif : ça permet aussi de vraiment prendre le temps de penser à sa future parentalité, de mieux connaître le fonctionnement de son corps, de rencontrer des personnes dans la même situation et de tisser des liens pour la vie !

 

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As-tu un beau souvenir de PMA que tu aimerais partager ?

Mon plus beau souvenir, c’est le fait de me dire qu’on aura vécu ce parcours main dans la main avec ma femme, à chaque étape, et que c’est aussi la façon dont nous vivons notre parentalité maintenant : ensemble ! 

© Crédit photo : Léa