Insémination artificielle une technique d'AMP

Décryptage : l’insémination artificielle, c’est quoi ?

En entrant dans un parcours d’AMP, il est possible que l’insémination artificielle soit la première technique dont vous entendiez parler.  C’est probablement la moins invasive. 

Comment ça marche ? Dans quel cas est-elle proposée ? Quels sont ses chances de succès et ses risques ? On vous dit tout !

L’insémination artificielle, comment ça marche ?

L’insémination artificielle, IAC ou IAD de son petit nom (IAC pour Insémination Artificielle avec sperme du Conjoint ou IAD pour Insémination Artificielle avec sperme d’un Donneur) consiste à déposer des spermatozoïdes préparés en laboratoire, directement dans l’utérus.

 

 
Schématiquement, l’insémination se déroule comme suit : 
  1. La phase de préparation débute pour la femme par une stimulation ovarienne pour bien synchroniser le jour de l’insémination artificielle avec le jour de l’ovulation.
    Tous les jours à partir du moment indiqué par votre gynécologue, vous injecterez de faibles doses d’hormones (les gonadotrophines). Cette phase de stimulation est surveillée par votre médecin avec des échographies et des prises de sang (dosage hormonal) régulières. 
  2. Après l’obtention d’un à deux follicules matures (qui mesure environ 18 mm de diamètre), l’ovulation est déclenchée, généralement par une injection d’hormone hCG, à une date et une heure précisée par le gynécologue. L’ovulation, c’est à dire la libération d’un ovule par les ovaires, aura lieu 36h plus tard. En toute logique, l’insémination artificielle est alors programmée environ 34 à 36 h après le déclenchement. Par exemple, si le déclenchement a lieu un lundi soir, l’insémination artificielle sera programmée par votre médecin le mercredi en fin de matinée, ou en début d’après-midi.
  3. Le jour J, s’il s’agit du sperme du conjoint, c’est à lui de jouer. L’homme effectue un prélèvement de sperme par masturbation (après 2 à 5 jours d’abstinence) au laboratoire le matin même de l’insémination artificielle. Les spermatozoïdes seront sélectionnés et préparés dans un milieu de survie. On ne garde que les spermatozoïdes les plus mobiles et morphologiquement normaux, les plus vaillants en soi ! 
    S’il s’agit du sperme d’un donneur, les biologistes réalisent la même préparation à partir d’une paillette de sperme.
  4. Enfin, les « spermatozoïdes champions » sont réintroduits dans la cavité utérine de la femme grâce à une canule spéciale. Ce geste est indolore et se réalise sans anesthésie. Vous serez installée en position gynécologique.

    Pour avoir le maximum de chances de succès, on estime que le nombre total de spermatozoïdes à inséminer doit être supérieur à 1 million après préparation.

 

 

L’insémination artificielle, pour qui, pourquoi ?

L’insémination artificielle est indiquée dans plusieurs cas :

  • une anomalie cervicale, c’est à dire une insuffisance de production de la glaire cervicale
  • un facteur masculin, comme par exemple une anomalie modérée du sperme (voir notre article sur « Les causes d’infertilité masculine»),
  • un facteur immunologique, c’est à dire lorsqu’il y a des anticorps antispermatozoïdes dans la glaire, le sperme ou le plasma, 
  • des troubles de l’ovulation (voir notre article sur « Les causes d’infertilité féminine» ),
  • des troubles de l’éjaculation,
  • dans le cas d’une infertilité inexpliquée par les médecins.
 

Combien ça coûte en France ?

Bonne nouvelle, l’insémination artificielle et les examens pour l’infertilité sont pris en charge à 100% par les organismes de couverture sociale en France, après demande de prise en charge par votre médecin. Vous pourrez réaliser 6 tentatives au total.
Ceci dit, en cas d’échec de 3 à 6 cycles d’insémination artificielle, le passage en fécondation in vitro pourra être évoqué par votre médecin. Le nombre de cycles dépend de votre contexte médical et en particulier de l’âge de la femme. Il n’y a pas de règle pré-établie, mais 3 cycles minimum sont proposés. Après 37 ans, certains centres AMP préfèrent proposer une FIV d’emblée.

 

L’insémination artificielle, ça fonctionne ?

Le taux moyen de réussite de l’insémination artificielle en France est de 12 % avec le sperme du conjoint et 23,1% avec le sperme d’un donneur. On est donc pas tout à fait sur une recette miracle, mais le taux de réussite de l’insémination artificielle cumulé après six tentatives approche les 50 %. Rappelez-vous également qu’un couple a naturellement en moyenne une probabilité d’obtenir une grossesse de 25% à chaque cycle à 25 ans et 12% entre 30 et 25 ans. 

La qualité du sperme est bien souvent un facteur déterminant.

 

 

Y a t-il des risques liés à l’insémination artificielle ?

Il existe des risques infectieux. C’est pour cette raison qu’une spermoculture, c’est à dire une recherche de microbes dans le sperme, est réalisée dans les 3 mois précédents l’insémination. En cas d’infection du sperme, un traitement antibiotique sera prescrit et l’insémination artificielle sera repoussée jusqu’à la disparition complète de l’infection. 

Pour les mêmes raisons, un prélèvement bactériologique vaginal sera aussi recommandé pour éviter de faire remonter dans l’utérus une infection vaginale.

 

Le second risque est d’obtenir une grossesse multiple. La stimulation hormonale peut faire grossir plusieurs follicules qui pourraient être fécondés. Pour réduire ce risque, les médecins surveille par échographie la croissance des follicules. Généralement, au-delà de 2 follicules mûrs visibles à l’échographie, l’insémination pourra être déprogrammée.