Sport Fertilité Bien être et Santé, bouger

Je bouge, pour me faire du bien !

Pratiquez du sport et bougez. Mais pas trop non plus ! Mais, ça veut dire quoi une activité physique modérée ? Est-ce que cela améliore vraiment la fertilité et vos chances de succès ? Quelles sont les recommandations pendant le protocole de stimulation et après le transfert ? Le Dr Diana Kadouch, médecin du sport et nutritionniste fait le point avec nous pour vous aider à y voir plus clair dans des injections parfois contradictoires !

Le sport c’est bon pour la santé… et pour la fertilité !

La pratique régulière d’une activité physique a des effets bénéfiques sur la santé en général, à l’échelle cardiovasculaire, métaboliqueendocrinienne et neurologique. Elle contribue à la prévention de certaines maladies chroniques comme le cancer, le diabète et les maladies cardiaques. La pratique d’une activité physique permet aussi de réduire le stress, d’améliorer la qualité du sommeil, de réduire l’anxiété et la dépression. Ça ce sont des faits établis depuis longtemps.

Mais qu’en est-il de la fertilité ? Le Dr Diana Kadouch, nous explique qu’à ce sujet les études se contredisent parfois, car il est difficile d’isoler uniquement l’activité physique et les autres facteurs comportementaux ou environnementaux. Globalement, une activité d’intensité modérée et de loisir serait corrélée à une amélioration des critères de fertilité, comme la numération, la concentration et la mobilité des spermatozoïdes ou la qualité de l’ovulation et la régularité des règles chez la femme, avec des critères de jugement comme l’augmentation du taux de grossesse et du taux de naissance. Des études suédoise ont d’ailleurs mis en évidence le lien entre activité modérée et régularité des cycles chez des femmes souffrant de Syndrome des ovaires polykystiques.

Les scientifiques ont également démontré que la sédentarité avait un impact négatif sur la fertilité. Une étude américaine « Rochester Young men study » a remarqué une plus forte concentration de spermatozoïdes chez des hommes qui avaient une activité modérée à intense plus de 15 heures par semaine. En revanche, les hommes qui regardaient la télévision plus de quinze heures par semaine voyaient la concentration de leurs spermatozoïdes diminuer.
A l’inverse, ces mêmes études démontrent qu’un sport trop intense serait corrélé négativement à des troubles de l’ovulation ou de la qualité spermatique.

Activité physique modérée, sport, sédentarité, de quoi parle-t-on exactement ?

Un peu, beaucoup, trop, pas assez… difficile parfois de trouver le bon équilibre !
Pour repartir du début peut-être, l’activité physique, c’est le fait d’avoir une dépense énergétique en bougeant. Se déplacer, comme pour aller au travail à vélo par exemple, est donc une activité physique. On parle d’activité physique modérée lorsque vous êtes essoufflé(e), mais capable de parler.

Le sport, lui, est une pratique codifiée, exercée dans le sens du jeu et de l’effort, mais qui n’implique pas forcément une forte dépense énergétique. Par exemple, la pétanque est un sport. La sédentarité, elle, se définit comme le fait d’être proche du métabolisme de repos. Si vous restez assis(e) pendant 7h d’affilées au bureau par exemple, vous avez un travail sédentaire. Tous les professionnels de santé s’accordent à dire qu’il est important de lutter contre la sédentarité, pour une meilleure santé.

 

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BOUGEZ, RÉGULIÈREMENT ET PROGRESSIVEMENT !

Alors, par quoi on commence, dans un emploi du temps déjà très dense, au milieu d’une liste d’injections aussi longue que le bras ? Le Dr Diana Kadouch vous donne quelques pistes ! 

1

Commencez peut-être par réfléchir

à ce qui peut changer dans votre quotidien pour lutter contre la sédentarité : faire une marche après le repas, aller au boulot en vélo, vous déplacer pour parler à vos collègues plutôt que d’envoyer des mails, etc. Le graal serait d’atteindre 6000 pas minimum par jour. Attention, personne ne vous demande de passer de 400 pas à 6000 pas par jour en un weekend. Allez-y progressivement !

2

Pratiquez une activité physique toutes les semaines

L’idéal serait de pouvoir faire entre 150 et 300 minutes par semaine, sur deux ou trois séance(s). L’activité à intensité modérée est plus efficace (vous vous souvenez, vous êtes essoufflé(e), mais vous pouvez parler). Elle vous permet de bruler les graisses et d’améliorer votre endurance cardiovasculaire. Évidemment, cela dépend de votre activité professionnelle. Si vous avez déjà un travail physique, adaptez votre pratique ! 

Mais surtout, soyez régulier. Le sport c’est comme un traitement, essayez de ne pas l’oublier. Plus vous serez régulier, plus les effets seront bénéfiques.

3

Évitez les sports traumatiques

pour reprendre ou débuter une activité physique, comme la course par exemple, pour éviter de vous blesser et surtout pour ne pas vous décourager. Préférez par exemple le vélo elliptique, ou le sport à domicile, comme la gym. Concernant la légende du cyclisme qui rendrait les hommes moins fertiles, rassurez-vous, les études ont démontré aujourd’hui que seul le cyclisme à haute dose avait des conséquences sur le sperme. Cela vaut pour tous les sports en réalité. N’essayez pas d’être dans la performance !

4

N’hésitez pas à vous faire accompagner !

Par des nutritionnistes s’il est question de poids, par des enseignants en activité physique adaptée ou des médecins du sport pour reprendre une activité en douceur, par votre équipe médicale si vous avez des questions !

5

Pensez aux podomètres

ou aux jeux pour vous encourager à faire plus de pas. Une étude de 2007 a démontré qu’en mesurant son nombre de pas, on l’augmente de 2500 pas par jour ! C’est une manière de se motiver en douceur !

Petites recommandations pendant les protocoles

Le Dr Diana Kadouch rappelle le principe de prudence en ce qui concerne l’activité physique pendant la stimulation ovarienne. Il est préférable d’arrêter l’activité physique intense ou modérée à cause du risque de torsion de l’ovaire. Il faut éviter au maximum les impacts.

Évitez aussi le yoga qui exercent une trop forte pression sur la zone intra-abdominale et ventrale. Pas de recommandation particulière en ce qui concerne en revanche le post-transfert (si vous n’avez pas eu de ponction, ou de forte stimulation).
Attention, ceci ne veut pas dire qu’on ne bouge plus ! Continuez à marcher, à faire du vélo, à pratiquer de la gym douce ! L’activité physique a une vraie valeur ajoutée sur la gestion du stress, ce qui, vous en conviendrez, est très appréciable pendant le parcours d’AMP ! Sans parler de la libération des endorphines pour vous faire du bien au moral !